J’ai évoqué dans mon dernier article mes ancêtres qui avaient adopté la religion protestante et qui ont dû abjurer suite aux dragonnades. Aujourd’hui, je vous présente ceux dont je suis un peu moins certain de la foi mais dont j’ai quelques indices. J’ai là encore du pain sur la planche pour mes futures recherches : il me faut retrouver des ascendances mais aussi des preuves supplémentaires de leur croyance.
Daniel Germain (vers 1610-1672) et son épouse Jeanne Gorry (vers 1610-1672), sosas 2520 et 2521. Pour elle, je ne suis pas totalement sûr qu’elle ait rejoint l’église protestante. Pour lui, j’en suis certain mais je me demande s’il ne s’est pas converti à cette religion « sur le tard », après 1650, car je trouve entre 1637 et 1649 les baptêmes catholiques de leurs 6 enfants. Cependant, il est tout autant possible que la pression pour le baptême des enfants sur les parents ait été très forte. De plus, le prénom biblique de Daniel est bien souvent le signe d’une filiation protestante. Quoi qu’il en soit, sur l’acte de sépulture de Daniel Germain en date du 3 avril 1672 à La Chapelle-Saint-Laurent, il est écrit qu’il est « converti à la foi et absous de l’hérésie par nous soussigné dès le premier samedi de Carême cinquième de mars dernier… » Je suppose que la demande du prêtre de la paroisse sur un mourant a été ferme, voire cruelle. Jeanne Gorry suit son mari quelques mois plus tard dans la tombe, le 14 novembre 1672. Il n’est pas fait mention pour elle d’abjuration, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu. Là aussi, j’ai tout à découvrir sur l’ascendance de ces 2 ancêtres, ce qui ne sera pas facile, puisqu’ils sont nés vers 1610.

Jacques Loubeau (vers 1649-< 1707), marchand, et Mathurine Brotron (1654-> 1707) sosas 514 et 515. D’eux, je n’ai pas d’acte d’abjuration, j’ai même un mariage catholique et filiatif. Ce qui m’interroge, c’est l’écart entre les naissances et les baptêmes des 2 aînées, en 1675 et 1682, avant l’édit de Fontainebleau et les dragonnades. Le couple met 17 jours à baptiser l’aînée Marguerite et 6 jours à baptiser la seconde Marie. Ce n’était pas la règle d’attendre aussi longtemps pour cette cérémonie chez les catholiques. Le baptême devait être fait le plus vite possible, pour éviter les limbes aux pauvres enfants qui décédaient sans recevoir ce sacrement. Les protestants qu’on obligeait à baptiser leur progéniture n’avaient pas cette inquiétude et ne se précipitaient pas à l’église. Pour ce couple qui vivait à Moncoutant, commune où le protestantisme est toujours bien présent aujourd’hui, il me faut chercher d’autres preuves à une éventuelle pratique de cette religion. Comme je connais le nom des parents de chacun, je vais étudier de plus près la famille élargie et les relations…
Perrine Grellier (vers 1704-1757), sosa 337, femme de François Merceron puis de Mathurin Thubin. Si Perrine a épousé 2 catholiques, il est possible qu’elle soit issue d’une famille huguenote. Ses parents pourraient être Paul Grellier et Marie Guérin qui étaient des protestants de Moncoutant. Je n’en ai pas trouvé la preuve formelle jusqu’à présent. Mais, c’est ce que pense le pasteur Vatinel, responsable du musée protestant de Bois-Tiffrais (transmis par mon cousin grâce à la généalogie, Jean-Philippe Poignant). Comme le pasteur a bien davantage cherché que moi et qu’il est très compétent, j’ai tendance à le croire mais il faut quand même que je m’y penche par moi-même !
Salomon Cagnié (vers 1600-1681), sosa 8120, et Isaac Tapon (vers 1630-1702) sosa 1346. Leur prénom biblique fait bien évidemment penser à une filiation protestante. Le premier est cordonnier à Saint-Pierre-du-Chemin (Vendée) et il sait signer. Avec son épouse Marguerite Renaudin, ils ont au moins 4 enfants. Le second est laboureur à Moncoutant. Marié à Jeanne Ayraud, ils sont les parents d’au moins 5 enfants. Pour ces 2 ancêtres, je me pose la même question : ils avaient sans doute l’un et l’autre une ascendance protestante mais étaient-ils encore protestants ? Je n’ai pas trouvé jusqu’à présent d’indices pour l’envisager.


Bonjour,
Un de mes couple d’ancêtres Vosgiens se sont fait baptiser à l’époque du mariage de leur fille.
D’autres avaient, effectivement , des prénoms bibliques ( Abraham, Judith, Jacob, Isaac).
Cordialement.
Catherine
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J’ai des personnes protestantes de petite noblesse dans ma généalogie. Le premier est né (on pense) en 1636. Il a adjuré avant de mourir et ses enfants en ont fait autant. Ils habitaient à Maisonneuve, 86
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Merci Catherine et Hélène. Je rajoute en commentaire les précisions envoyées par mail par le pasteur Vatinel, responsable du musée protestant de Bois-Tiffrais à propose de Daniel Germain : « Nous avons là l’exemple d’un mariage mixte certainement célébré dans l’église catholique au début des années 1630 (les enfants sont tous baptisés catholiques et aucun des parrains et marraines n’appartient à la famille Germain sauf Jeanne Germain en 1649 pour le dernier enfant). »
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dans les villes et villages et lieux dit du sud du département des deux Sèvres les catholiques était très minoritaires voir presque inexistants ,donc la pression ne se fit que par les dragonnades ,la violence et la tyrannie qu’ils exercèrent sur la population chrétienne protestante…
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Issac TAPON, marié à Jeanne AYRAULT, est mentionné comme ayant abjuré en 1685 à Moncoutant ou il était laboureur à La Petite Plaine. Où puis-je trouver une trace de cette abjuration? Merci
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Bonjour. Je n’ai pas trouvé de mention de l’abjuration d’Isaac Tapon, laboureur à la Petite Plaine. Où avez-vous trouvé cette information ?
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Par acquis de conscience, je suis allé regarder les abjurations sur le registre paroissial de Moncoutant en 1685. J’ai trouvé Pierre Tapon, 40 ans, qui abjure le 30 décembre, vue 30/160, en bas à droite. Peut-être est-il apparenté ? Mais je n’ai pas trouvé Isaac.
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