Avant l’été et pour remettre en avant notre rubrique livres, je vous propose une lecture au long cours avec la trilogie de l’américaine Jane Smiley aux éditions Rivages ! Débutée avec Nos premiers jours, puis Nos révolutions, l’auteure clôt son histoire cette année en publiant Notre âge d’or. Sur plus de 1 800 pages, Jane Smiley brosse le portait d’une famille américaine de la fin de la guerre 14 à aujourd’hui.
Au retour de la guerre passée dans les tranchées en France, William Langton épouse Rosannea Vogel. Tous 2 sont issus de familles de paysans descendants d’immigrants allemands. Ils s’installent près de leur famille, dans une ferme de l’Iowa. De ce mariage naîtront 6 enfants et de nombreux petits-enfants et descendants. L’histoire commence en 1920 après la naissance de leur premier fils, Franck, et c’est au travers des yeux du bambin que nous découvrons l’univers familial. Jane Simey sait très bien raconter à hauteur d’enfant et nous faire ainsi découvrir chacun des personnages importants depuis leur prime jeunesse. C’est une constante dans le récit, et cela fait partie des passages les plus réussis.
On pourrait penser à une simple saga familiale et rurale, un roman populaire à l’américaine, mais ce n’est pas seulement cela. Jane Smiley a choisi de raconter l’histoire en consacrant un chapitre à chacune des années, de 1920 à 2018, chaque chapitre raconté par 3 ou 4 narrateurs. Toutefois, pour ne pas trop nous perdre en route, elle s’attache davantage à certains d’entre eux. Cette construction en fait tout le charme car nous ne connaissons qu’une partie de la vie des protagonistes. Comme au fil du temps ils sont nombreux, il faut avoir un lecture attentive et/ou se reporter à l’arbre généalogique en fin d’ouvrage. L’auteure fait souvent se croiser leur vie avec les événements marquants des États-Unis. Ses personnages lui permettent d’évoquer de nombreux sujets : la ruralité, la guerre, la politique, la place de la CIA, les nombreuses crises financières et, de plus en plus au fil du récit, l’écologie. Son analyse de la transformation agricole du pays, des désastres causés par l’agriculture intensive et la monoculture, par le recours aux herbicides et la place de Monsanto fait froid dans le dos. Et, même si petit à petit les enfants quittent la ferme pour partir aux 4 coins du pays, la terre reste au cœur de leur histoire.

Notre regard de généalogiste note aussi les différences entre le monde rural américain et le nôtre. S’il est difficile d’établir des comparaisons, on se rend compte que le XXe siècle n’a pas été vécu de la même manière par le monde paysan des deux côtés de l’Atlantique.
Une lecture qui peut laisser autant de souvenirs que des cours d’économie ou d’histoire.
C’est une bonne idée de mettre cette écrivaine à l’honneur. Elle est venue à Lyon, l’an passé et j’avais mis ses romans sur ma liste de lecture. Cet article réactive mon envie de lire.
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Je ne pensais pas lire les 3 tomes à suivre, mais on se laisse prendre par l’histoire et les personnages et finalement j’ai dévoré la trilogie !
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