
Ce mois-ci, Geneatech nous invite à nous pencher sur les remariages.
Le décès du conjoint a été très longtemps la seule cause des remariages de nos ancêtres. Le divorce n’a été autorisé qu’en 1792 pendant la Révolution et il a été abrogé dès 1816 sous la Restauration. Il a fallu attendre 1884 et la IIIe République pour que les liens du mariage puissent être dissous autrement que par la mort d’un des conjoints. Donc, si nos ancêtres se remariaient si fréquemment autrefois, ce n’était pas suite à des fâcheries mais à des veuvages. La mort rodait partout et il fallait souvent trouver une nouvelle mère pour s’occuper de petits enfants ou un nouveau père pour subvenir aux besoins. 235 de mes ancêtres directs veufs ou veuves se sont ainsi remariés. J’ai choisi d’évoquer mon aïeul René Dieumegard (sosa 140) qui se maria trois fois. J’aurais pu tout autant choisir son père, Pierre (sosa 280) qui convola le même nombre de fois ou son fils Pierre également (sosa 70) qui lui se contenta de 2 fois. Pour raconter sa vie, j’ai choisi de la rédiger sous la forme d’un exercice d’arithmétique construit autour des dates importantes de sa vie. Rassurez-vous, je vous épargne les calculs et je donne les réponses à la fin.
PROBLÈME
René nait le 17 mai 1733 au hameau de la Motte de La Chapelle-Saint-Laurent*. Il est le fils de Pierre Dieumegard, marchand et métayer, et de Marie Bonnet. Il est l’aîné de 10 enfants dont un seul décède en bas âge. Adulte, il exerce le métier de laboureur. Il a un minimum d’instruction car il sait écrire et signer comme son père.
Le 6 août 1754, René Dieumegard épouse Jeanne Denis. C’est de cette union que je descends, leur fils aîné Pierre est mon ancêtre. Ils ont 4 enfants jusqu’au décès de Jeanne Denis, le 12 août 1762. René est veuf avec quatre petits âgés de 1 à 6 ans. Sa mère l’aide sans doute à s’occuper des bambins mais elle meurt le 1er janvier 1764. Qui va s’occuper désormais des enfants ?
C’est peut-être pour cela que le 5 juin 1764, René se remarie avec Marie-Jeanne Berton. L’union est féconde car il y a 6 autres naissances. La dernière grossesse de Marie-Jeanne se passe très mal. Elle accouche de jumeaux mais un des bébés décède le lendemain et la mère succombe 5 jours après, le 25 mars 1778. René est à nouveau veuf avec de jeunes enfants à charge. Heureusement pour lui, les aînés ont bien grandi. Marie Jeanne, 19 ans, et Jeanne, 18 ans, doivent dans un premier temps s’occuper des plus petits.
Le 5 février 1783, René toujours en charge d’une famille nombreuse se marie pour la 3e fois. Il épouse Marie Bugnon. 5 autres enfants naissent de cette union mais seulement 2 atteindront l’âge adulte. Quand René Dieumegard quitte cette terre le 15 août 1800 après ces 3 mariages, ces 15 paternités et malgré ces 4 décès d’enfants, sa descendance nombreuse est maintenant solidement assurée. Sa dernière épouse, Marie Bugnon, lui survit jusqu’au 6 décembre 1824.
* Tous les actes concernant René Dieumegard se situent à La Chapelle-Saint-Laurent, une paroisse des Deux-Sèvres où il a résidé la totalité de sa vie.
QUESTIONS

1/ Quel âge avait René Dieumegard à ses différents mariages ?
2/ Classez les 3 mariages du plus court au plus long en donnant leur durée.
3/ Combien de temps René Dieumegard a-t-il été veuf ?
4/ Quel âge avait René Dieumegard à son décès ?
Réponses
Âge au 1er mariage : 21 ans 2 mois 20 jours
Âge au 2e mariage : 31 ans et 19 jours
Âge au 3e mariage : 49 ans 8 mois et 19 jours
Durée du 1er mariage : 8 ans et 6 jours
Durée du 2e mariage : 13 ans 9 mois et 20 jours
Durée du 3e mariage : 17 ans 6 mois et 10 jours
1er veuvage : 1 an 9 mois et 24 jours
2e veuvage : 4 ans 10 mois et 11 jours
Total veuvage : 6 ans 8 mois et 4 jours
Âge au décès : 67 ans 4 mois 24 jours
J’ai utilisé le site en ligne ephemeride.com pour faire les calculs entre 2 dates. Ces recherches m’ont aussi donné envie de réaliser une frise chronologique, celle de la vie de René Dieumegard, de sa naissance en 1733 à son décès en 1800. C’est une première pour moi. La voici, réalisée sur le site frisechronos.fr. C’est vraiment facile à prendre en main, gratuit, adapté à la généalogie et ça ne demande pas de créer de compte. Et voici le résultat.

Très bel exercice d’arithmétique bien documenté. Donne envie de se lancer dans une réalisation personnelle grâce à l’aide en ligne proposée. Merci encore pour cette présentation pédagogique de la vie de nos ancêtres.
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oui, très bien fait.
Dure période pour les femmes qui mouraient souvent en couches ou des suites de celles-ci, et pour les enfants qui mouraient souvent aussi en bas âge.
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Bonjour Raymond,
Trés intéressant cette frise, pour la généalogie comme pour l’Histoire. J’en avais recherché une qui soit gratuite en ligne, il y a quelques années, mais sans franc succès. Merci d’avoir signalé celle-ci.
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Tant de chiffres pour une famille ! Tous ces nombres, ce doit être un record pour les billets de ce blog !
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Bonjour
Je suis interpellée non par le calcul mais par les noms de vos ancêtres . Je m’appelle Nadege DIEUMEGARD et dans mon arbre généalogique que m’a fait parvenir un cousin, je retrouve des Pierre et Jacques DIEUMEGARD et une Louise Dénis. Ma branche rayonne autour de Foussais – Payre mais La famille semble bien issue de la gâtine. Je n’en sais guère plus, je ne suis pas généalogiste . Dans ma lignée, il y a de nombreux remariages parfois avec des cousins…
Cordialement
Nadège DIEUMEGARD
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Certains généalogistes à l’inverse font venir mes Dieumegard de Vendée mais ils n’en apportent pas la preuve. Ce qui est sûr, c’est que ce patronyme est bien réparti dans tout le Poitou.
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