Un article publié dans le cadre du généathème d’avril de Geneatech. L’essentiel du récit se passe en 1818. A cette époque, les maires n’étaient pas élus mais nommés par le préfet du département.
Quand j’ai réalisé il y a quelques années la liste de mes ancêtres maires, aurais-je oublié René Blanchin, sosa 108, mon ancêtre à la 7e génération ?
Né le 23 juin 1760 à Terves, fils aîné de Pierre Blanchin et de Marie Perrine Guionnet, il est le descendant d’une longue lignée de maréchaux-ferrants, installée depuis près de 100 ans dans le bourg. Le savoir-faire de ses aïeux ainsi que quelques mariages bien choisis font que, une fois adulte, il fait partie des notables de la paroisse. Il épouse Marie Thibaudeau en 1789 qui lui donne 5 enfants dont 4 seront adultes. René Blanchin et sa famille sont discrets ou chanceux pour traverser indemnes les guerres de Vendée. Le bourg a été dévasté mais, une fois la paix rétablie, René Blanchin a retrouvé son aisance sous le Premier Empire. Ainsi, grâce à son travail de maréchal et à différents fermages, il jouit de 1200 francs de revenus annuels ce qui le met en haut de l’échelle sociale d’une petite commune rurale. L’arrivée de Louis XVIII au pouvoir en 1815 et la restauration de la monarchie ne dérange sûrement pas notre homme qui a grandi dans un territoire fidèle au roi.
C’est d’ailleurs lui que le préfet va solliciter en 1818. Il faut remplacer René Frouin à la fonction de maire. Ce dernier est démissionnaire car il change de domicile et aussi de commune, quittant Terves pour Courlay. Son adjoint, François Beliard, a décliné le poste. On pense donc à René Blanchin qui possède toutes les qualités requises à l’époque pour devenir édile. Il sait lire et écrire et dispose de revenus suffisants. L’ancien maire a peut-être influé sur le choix : les deux hommes sont proches, le fils de René Frouin a épousé l’année précédente la fille de René Blanchin. Le 6 octobre 1818, un courrier part de la préfecture des Deux-Sèvres pour informer l’impétrant de sa nomination, il ne lui restera plus qu’à prêter serment devant son adjoint.
Combien de temps met ce courrier parti de Niort pour arriver à son destinataire 60 kilomètres plus au nord ? Sans doute plusieurs jours, voire cinq précisément.
Le 11 octobre 1818 soit cinq jours plus tard, à 8 heures du soir, René Blanchin meurt subitement à son domicile à l’âge de 58 ans. Son cœur n’a peut-être pas résisté à l’émotion quand il a ouvert le courrier ! Il n’a même pas eu le temps de prêter serment. Il n’est donc ni René le Posthume, ni Blanchin le Bref et je n’ai pas à compléter ma liste d’ancêtres maires.
Le lendemain, son épouse Marie Thibaudeau va chercher François Frouin, encore en fonction, pour constater le décès de son mari.

François Frouin va devoir rester à son poste de maire quelques jours supplémentaires avant qu’un homme à la santé plus solide, André Bichon, lui succède enfin.
Sources : 3 M 862 et 4 E 336/12 (AD79)
Bonjour Raymond,
C’est toujours avec un grand plaisir que je lis tes articles. Etonnante la destinée de Blanchin le bref qui est aussi un de mes ascendant direct ( sosa 110 ) Ci-joint une photo de sa fille Marie Jeanne ( dont tu parles dans ton article ) mariée avec Frouin Joseph fils de René maire de Terves . Marie Jeanne apporta la ferme de la Roulière à Terves dans sa dot.
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