De Parthenay la catholique à La Rochelle la protestante

Un courriel du pasteur Denis Vatinel, conservateur du musée protestant de Bois-Tiffrais en Vendée, m’a permis d’avancer sur une branche de mon arbre, qu’il en soit remercié. Il m’a signalé connaître la famille de Marie THIBAULT la seconde épouse de mon ancêtre Jacques GATET, et celle de son premier mari Nicolas BRETINAULT, lequel appartenait à une famille protestante de La Rochelle. Nous avons ensuite eu l’occasion d’échanger et ses remarques et trouvailles m’ont permis de progresser sur l’histoire de cette famille et de faire à mon tour de nouvelles découvertes.

Voici l’histoire de Jacques GATET.

Jacques naît vers 1605 à Parthenay du mariage de Jacques GATET, sieur de la Caresnière et de son épouse Renée CHAMPION. Son père est un bourgeois de la ville, il est aussi, dès février 1594, capitaine de la ville et du château. Jacques est sans doute l’aîné des enfants du couple, il a au moins 3 sœurs et 1 frère. Son père meurt peu après la naissance de sa dernière fille. Sa mère est une jeune veuve mais elle semble ne pas s’être remariée.

Jacques devient d’abord greffier. Il n’a guère plus de 18 ans quand il épouse Jeanne BARRÉ, le 26 février 1623. L’acte de mariage, très succinct, ne me donne aucune information sur la mariée ni sa famille. Le couple s’installe dans la paroisse du mari, à Saint-Laurent de Parthenay, et c’est là que naissent les enfants. Renée, une petite fille voit le jour en octobre 1624, elle meurt sans doute en bas âge. Jacques est maintenant avocat au parlement à Parthenay. L’année suivante, c’est une nouvelle fille, Marguerite, qui s’annonce. En 1628, un garçon, prénommé Jacques comme son père et son grand-père, pointe le bout de son nez, suivi de Renée en 1630.

Jacques a maintenant changé de profession, il est devenu « Conseiller au siège présidial de La Rochelle ».

Le 28 octobre 1628, la ville de La Rochelle sort d’un siège de 15 mois qui a fait plus de 20 000 morts (de faim et de maladie) sur une population de 28 000 habitants.

Le cardinal de Richelieu au siège de La Rochelle. Henri-Paul Motte. Source Wikipedia

Un gouverneur catholique est nommé par le roi avec mission de catholiciser la ville. Le grand temple est transformé en église. C’est dans ce contexte bien particulier que Jacques GATET arrive dans la cité, il a dû racheter sa charge de conseiller au siège présidial, peut-être à un protestant décédé puisque ces derniers ne peuvent plus léguer ces dites charges à leurs descendants. Jacques doit alors passer une partie de son temps à La Rochelle et revenir régulièrement dans sa Gâtine natale.

Dans un premier temps, son épouse Jeanne ne l’accompagne pas dans cette nouvelle affectation. Il faut dire qu’il est difficile pour les catholiques de se loger à La Rochelle à ce moment-là. Jeanne part alors s’installer à la campagne, à Xaintray, au sud de Parthenay, où elle a sans doute de la famille. C’est dans cette nouvelle paroisse que naissent 2 petites filles, Jeanne en 1633 (qui va mourir en bas âge) et mon ancêtre Françoise en 1635. Jacques est présent et signe les 2 actes de baptêmes, il est toujours conseiller au siège présidial de La Rochelle.

Mais sa charge n’est sans doute pas compatible avec des allers et retours en Gâtine. Il finit par trouver un logement pour sa famille et Jeanne BARRÉ le rejoint bientôt en Aunis. Le couple s’installe dans la paroisse Saint-Barthélemy, paroisse qui à cette époque accueille en son église catholiques et protestants et qui correspond au quartier des bourgeois de la ville. C’est ici qu’est baptisée le 9 avril 1637 Marie, la dernière enfant du couple. Mais l’accouchement se passe mal et quelques jours plus tard, le 24 avril, Jeanne BARRÉ meurt.

Jacques reste seul pour élever ses enfants. Il va attendre un peu plus d’un an pour se remarier avec Marie THIBAULT, veuve de Nicolas BRETINAULT, lui aussi conseiller du roi au siège présidial et issu d’une famille protestante. Nicolas BRETINAULT et Jacques GATET exerçaient la même fonction et vivaient dans la même paroisse, ils se sont connus et ont peut-être même tissé des liens amicaux. Est-ce grâce à ces liens ou à cause de rentes contractées entre les 2 familles, toujours est-il que le veuf et la veuve se remarient en juillet 1638.

Marie THIBAULT n’a sans doute pas eu d’enfant avec son premier mari, elle n’en aura pas non plus avec le second. Elle va remplacer Jeanne BARRÉ auprès des filles de Jacques qui n’ont que 7, 4, 2 ans, et quelques jours pour la petite dernière, quand elles perdent leur mère. Les enfants grandissent dans cette ville bien plus vaste que Parthenay où les aînés sont nés, et surtout que Xaintray, minuscule village de Gâtine. La famille semble s’être fait des relations à La Rochelle si j’en crois la présence de ses membres en tant que parrain ou marraine sur divers actes de baptêmes.

Les années passent, Jacques et les siens vivent paisiblement à La Rochelle, jusqu’en 1648 où tout bascule. Jacques n’a pas 45 ans quand il meurt le 13 juillet 1648, quelques jours plus tôt c’est Marguerite sa fille aînée qui s’est éteint, elle avait 22 ans. Quelle maladie est entrée dans la maison et a frappé le père et sa fille ? Difficile à dire, d’autant que le registre des sépultures ne fait pas état d’un nombre plus important de morts sur la paroisse Saint-Barthélemy en ce mois d’août.

Marie THIBAULT, la seconde épouse reste seule avec les 3 plus jeunes enfants et peut-être Jacques le seul fils. Je sais que ce dernier a vécu au-delà de sa petite enfance, à l’âge de 7 ans il est parrain de mon ancêtre Françoise. Je trouve aussi, trace d’un Jacques GATET avocat au présidial de la Rochelle, lequel signe et son paraphe est bien différent de celui de mon ancêtre. Il pourrait s’agir du fils. Quelle décision est alors prise pour les filles encore très jeunes, Renée a 17 ans, Françoise 12 et Marie 11. Qui est nommé curateur ? Jacques le fils qui aurait alors 20 ans ? Un oncle resté à Parthenay ?

La première hypothèse est plausible car en 1651, Marie la plus jeune est encore à La Rochelle (elle est la marraine d’un enfant et sa filiation est donnée), ses sœurs sont sans doute aussi là. Cependant, en septembre et octobre 1655 Renée et Françoise demeurent à Parthenay, elles sont de retour dans la ville de leur enfance. Françoise s’y marie en 1656, l’année suivante c’est au tour de Renée de convoler dans la même ville, puis Marie en 1660.
Là encore je ne peux faire que des suppositions. Il est possible que leur frère Jacques soit décédé entre 1651 et début 1655 (je ne trouve rien le concernant après 1649) et que les filles aient alors rejoint le giron familial à Parthenay. Au moment de leur mariage, toutes les 3 sont des paroissiennes de Saint-Laurent, lieu d’origine de leur famille. Quant à Marie THIBAULT, la seconde épouse de Jacques, impossible de trouver son décès pour le moment.

Voilà donc l’histoire de mes aïeux Jacques GATET et Jeanne BARRÉ, jusqu’à de nouvelles découvertes peut-être…

Pour rappel, mon article précédent sur ma recherche des parents de Françoise GATET, Jacques et Jeanne BARRÉ

2 commentaires sur “De Parthenay la catholique à La Rochelle la protestante

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    1. Merci Marie. Ces échanges m’ont été très utiles, et je viens encore d’en apprendre un peu plus sur cette famille grâce à une autre personne (Merci Monique !). je vais encore modifier un peu ce récit !

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