Aujourd’hui, 7 novembre, c’est la saint Ernest. Je recopie in extenso ce qu’en dit le site Nominis : « Moine puis abbé de l’abbaye de Zwiefalten sur les bords du lac de Constance, il démissionna pour partir à la croisade conduite par l’empereur germanique Conrad III. Il part en disant à ses frères : « Peu importe la mort qui m’est réservée si elle me permet de souffrir pour l’amour du Christ. » L’on ne sut jamais ni quand ni où ni comment il est mort. » Fichtre, voilà qui est court. Je vais essayer de faire un peu mieux.
Encore faudrait-il qu’il y ait un sosa de mon arbre prénommé ainsi ! Je vais donc parler d’un de mes arrière-arrière-grands-pères, Jacques-Armand Turpaud, sosa 28, qui a préféré tout au long de sa vie se faire appeler Ernest. Il est le dernier fils, né le 29 août 1837, du couple formé par Jacques-Augustin Turpaud, cultivateur à Saint-Porchaire puis à Terves et de Prudence Baudouin. Il n’a que 3 ans quand son père décède. Sa mère se remarie avec un autre métayer, Jacques Albert, qui va aider la veuve à élever ses 4 enfants et le demi-frère qui les a rejoints. Je me suis toujours étonné de voir qu’Ernest et toute sa fratrie ne savaient ni lire ni écrire, contrairement à leur mère et à de nombreux ancêtres hommes ou femmes de cette branche. Pourquoi Prudence Baudouin n’avait-elle pas transmis son savoir ? Elle avait sans doute un peu déchu en quittant le moulin paternel et en épousant des laboureurs qui de toute évidence n’étaient pas allés à l’école dans leur enfance. La vie d’Ernest est celle, banale, sans doute routinière et rythmée par les saisons, des paysans nés dans son siècle. Il échappe au service militaire pour faiblesse générale. Cela ne l’empêche pas de se marier le 17 novembre 1863 à Terves à 26 ans avec Joséphine Monneau, d’avoir 5 enfants et de vivre plutôt longtemps puisqu’il décède le 1er avril 1919 à l’âge de 81 ans. Une vie longue, commencée comme domestique avant de devenir cultivateur, sans quitter le bourg de Terves. Une vie ponctuée de nombreux chagrins puisqu’il voit mourir son épouse et quatre de ses enfants.
Quand je raconte l’histoire d’Ernest, je ressens comme une insatisfaction. Comment puis-je en savoir si peu sur le grand-père paternel de ma grand-mère maternelle ? Il a quand même traversé le début du XXe siècle, il est mort il y a tout juste cent ans ! Je ne connais pas de photo qui le représente et la mémoire familiale ne m’a transmis aucune anecdote sur lui, juste cette originalité que j’ai pu vérifier dans les actes : avoir préféré ce prénom d’Ernest (prononcez « Arnesse ») à celui de Jacques-Armand déclaré le jour de sa naissance. Finalement, c’est plutôt une bonne chose, j’ai ainsi grâce à lui un aïeul à relier au saint du jour !
Il y a des personnes, comme ici ton « Arnesse », pour lesquels on s’étonne de ne pas savoir grand chose et effectivement c’est très frustrant. Pour moi ce sont mes AAG Parents… L’essentiel est de ne pas les oublier et qui sait ? Peut-être qu’un jour …
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Je ne pense pas contrairement à ce qui est souvent dit, que lorsque des personnes ont un prénom usuel différent de leur prénom à l’état civil, c’est qu’elles ont choisi ce prénom. Souvent ce sont les parents qui les ont appelés d’un prénom différent de celui (ou de ceux) attribué à l’état civil, dès le plus jeune âge. On peut le vérifier avec les recensements, et la mémoire familiale.
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