V comme Vendée

Sur le recensement de 1872, 18 mineurs sont notés originaires de Chantonnay en Vendée. Parmi eux, Anne Gatiniol, 47 ans, vit seule à Bégrolles avec sa fille Louise Pajeaud, 21 ans. Elle est alors journalière, c’est la veuve d’un mineur.

Chantonnay est un des lieux pourvoyeur de main d’œuvre pour la mine de Saint-Laurs.  Là-bas, on exploite le charbon, le site situé à 45 kilomètres à l’est de Saint-Laurs, appartient au même bassin houiller. On va l’exploiter de 1839 à 1869, notamment au village de La Tabarière, lieu de vie de nombreux mineurs à l’époque. À la fermeture de la mine, beaucoup d’ouvriers se tournent vers les exploitations proches, à savoir Faymoreau et Saint-Laurs, c’est pourquoi ils se retrouvent aussi nombreux sur le recensement de 1872.

À Bégrolles, Anne Gatiniol, 47 ans, vit donc seule avec sa fille Louise Pajeaud, 21 ans. Elle est alors journalière, veuve de François Pajeaud, un mineur décédé 2 ans plus tôt. Contrairement à ce qu’a noté l’agent recenseur, Anne Gatiniol n’est pas originaire de Chantonnay, elle est née en Corrèze au Monestier-Port-Dieu. Ses parents, Michel Gatiniol et Françoise Maurice, sont issus de ce village. Michel est cultivateur, c’est tardivement, bien après la naissance d’Anne et de sa sœur Françoise, que la famille quitte la Corrèze pour la Vendée, où ils vivent en 1850. Ils s’installent à Chantonnay, dans le quartier de la Tabarière où Michel est d’abord journalier avant de devenir mineur. Je ne sais rien des raisons de cette migration. Michel meurt à la Tabarière en 1858. C’est son gendre, François Pajeaud, le mari d’Anne, qui déclare le décès. Anne Gatiniol et François Pajeaud se sont mariés le 1er juillet 1850, à ce moment-là François, originaire de La Réorthe en Vendée, est encore journalier. Mais dès 1855, il est mineur et il le restera. Le couple a 3 enfants, Louise, Auguste et Louis, tous nés à Chantonnay.

En 1860 ils demeurent toujours à Chantonnay, mais en 1870, lorsque François décède, à l’âge de 45 ans il travaille à la mine de Saint-Laurs. Il ne semble pas avoir été victime d’un accident, mais il a pu souffrir de la silicose qui touchait nombre de mineurs. Les conditions de travail au fond de la mine sont dures : entre les infiltrations d’eau et l’humidité permanente, la température très élevée, la mauvaise aération dans les galeries, les hommes vieillissaient prématurément.  À cela s’ajoute l’inhalation des poussières de charbon qui rend difficile la respiration et fatigue les organismes. La silicose ne sera reconnue comme maladie professionnelle qu’en 1945. À l’époque de François, la journée de travail est de 12 heures pour les mineurs de fond, il faudra attendre 1882 pour qu’elle passe à 10 heures. Dès le milieu du 19e siècle, il existe une caisse de prévoyance alimentée par les mineurs eux-mêmes sur leur salaire, l’argent sert à payer les honoraires du médecin et à verser une indemnitée aux malades et aux blessés. François a peut-être pu en bénéficier s’il a été dans l’incapacité de travailler à la fin de sa vie.

Après le décès de François, et lors du recensement de 1872, son épouse Anne Gatiniol vit avec sa fille et est journalière. Les 2 garçons de 17 et 14 ans ne demeurent pas avec leur mère, ils peuvent être en apprentissage au loin. Anne Gatiniol n’a pas pu bénéficier d’une pension en tant que veuve de mineur, ce n’est qu’en 1896-1898 que les veuves ayant à charge des enfants de moins de 16 ans vont recevoir une indemnisation. En 1876, au recensement suivant, Anne est aubergiste, toujours à Bégrolles, elle demeure avec sa fille qui exerce le métier de couturière.  On voit bien qu’en tant que veuve de mineur, peu d’options s’offrent à elle. Elle a du exercer divers métiers pour survivre. L’année suivante, en 1877, sa fille Louise se marie à Saint-Laurs avec un mécanicien d’un village voisin. En 1881, c’est au tour d’Auguste d’épouser une jeune fille de Mauzé-sur-le-Mignon, au sud des Deux-Sèvres où il est employé au chemin de fer. C’est aussi dans ce village que demeure son frère Louis, lequel est mécanicien. Quelques années plus tard, Anne Gatiniol s’éteint à Saint-Laurs, elle avait 65 ans.

2 commentaires sur “V comme Vendée

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  1. Bjr à tous :
    Marie GAUTIER (1844) fille de Louis Chef Mineur à Faymoreau (/1815) au REC de 1861 Faymoreau était Femme Mineur Journalière et a (?) Poussé les wagons à la Mine ..avec son frère Pierre Louis!. Merci de nous rappeler la condition des Enfants et des Femmes sur nos bonnes terres Vendéennes….mais qu’allons – nous devenir sans notre Challenge quotidien ??? Au travail (LOL)
    Bizzss Virtuelles
    Gilles (complètement addict de Chal AàZ)

    Aimé par 2 personnes

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