E comme Écuyer

Ancêtres écuyers dans l’arbre de Raymond : Guillaume BASTARD, André, Antoine, François et Jacques BERY, Jean BODIN, Louis CRESSON, Pierre de FRONDEBŒUF (?-avant 1516), François (1), François (2), Jacques, Mathurin, Méry et René GENTET, Martin de LA FOREST, Michel RICHETEAU.
Ancêtres écuyers dans l’arbre de Sylvie : Jacques GATET, Étienne, Philippe (1), Philippe (2) et Philippe (3) de VILLIERS

ÉCUYER : (Jurisprudence.)^​ titre d’honneur & qualité que les simples nobles & gentilshommes ajoutent après leurs noms & surnoms pour marque de leur noblesse, à la différence de la haute noblesse, qui porte le titre de chevalier, pour marquer l’ancienneté de son extraction, & qu’elle descend de personnes qui avaient été faits chevaliers.
Encyclopédie de Diderot

Je triche un peu. Écuyer n’est pas vraiment un métier. C’est plutôt un titre de (petite) noblesse tel que l’a défini l’Encyclopédie de Diderot. Au Moyen Âge, c’était celui qui portait l’écu (le bouclier) du chevalier. Par la suite, c’est devenu un simple rang qu’il a fallu à certaines périodes justifier si on ne voulait pas être condamné pour usurpation de noblesse.

Parmi les écuyers de mon arbre, j’ai choisi d’évoquer Pierre de FRONDEBŒUF uniquement parce qu’il a un nom amusant, joliment illustré par ses armoiries. Avoir un ancêtre écuyer est une chance. On peut remonter sa généalogie bien plus loin. Il a laissé davantage de traces dans les actes notariaux voire dans l’Histoire et il y a de fortes chances qu’il ait été étudié par un érudit à qui il faut (ou pas) faire confiance. Pierre de FRONDEBŒUF se retrouve dans mon arbre généalogique car le Dictionnaire historique et généalogique des Familles du Poitou de BEAUCHET-FILLEAU en fait un des arrière-grands-pères de mon ancêtre avéré François GENTET, seigneur d’Estrie et de Forge. Il aurait vécu au tournant des XV^e et XVI^e siècles,vers Bressuire ou Parthenay. Je ne sais de lui rien de plus que ce que le BEAUCHET-FILLEAU m’apprend : Pierre de FRONDEBŒUF, seigneur du Pont et de la Voirie, fit aveu de la Rodeguellière le 28 octobre 1492. Il se maria deux fois, d’abord à Marguerite VIAULT, puis à [inconnue] Il eut du premier lit Nicolas qui servit comme archer au ban de 1533 et Catherine, mariée le 25 janvier 1516 sous la cour d’Hérisson, élection de Niort, à François Gentet, écuyer, seigneur d’Estrie. Je ne vous en dirai pas plus. Contemporain de Louis XI, il a vécu la vie d’un petit écuyer proche du monde rural dans une période plutôt calme entre la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion qui ont tant ravagé le Poitou.

Quelle était la vie d’un écuyer poitevin à cette époque ? Les sources que j’ai trouvées sont plutôt maigres. Les tableaux d’élocution de mon enfance montraient des nobles chassant à courre le sanglier, sans se préoccuper des champs où travaillaient les paysans. La chasse était à cette époque une pratique très codifiée réservée à la noblesse, opposée au piégeage pratiqué par les paysans au moyen de collets ou de filets. Les nobles quant à eux avaient des activités cynégétiques bien plus prestigieuses : à l’arc, au vol (avec des oiseaux de proies) ou à courre (avec chevaux et meute de chiens). C’est pour cela que j’ai choisi pour illustrer mon écuyer cette belle enluminure extraite du Livre de la chasse de Gaston Phebus. Pierre de FRONDEBŒUF n’appartenait pas à la Haute noblesse et il n’en avait pas tous les droits. Il pouvait toutefois selon la coutume du Poitou chasser sur ses terres à la condition de ne pas le faire quand « le bled est en tuyau et la vigne en bourgeon« . Pierre de FRONDEBŒUF, sans doute adepte de la chasse, n’avait donc pas le droit de saccager les récoltes.

J’ai déjà évoqué mes deux plus proches ancêtres écuyers dont je descends suite à leur relation amoureuses (ou pas) avec des servantes : François GENTET dans Amours ancillaires à Chanteloup et Michel RICHETEAU dans Amours ancillaires à Chanteloup : saison 2. Sylvie quant à elle a raconté deux écuyers de son arbre : La mort tragique de Philippe de VILLIERS et la vie de Jacques GATET (De Parthenay la catholique à La Rochelle la protestante / Quand le hasard s’en mêle)